Test par Higgins (2007)

Boite de Castlevania - Vampire's Kiss, la version européenne d'Akumajou Dracula XX.

Castlevania - Vampire's Kiss, alias Akumajou Dracula XX au Japon et Castlevania - Dracula X aux Etats-Unis, est sorti en 1995 sur SNES, soit quatre ans après le "cultissime" Super Castlevania IV. Il a été fort mal reçu par la critique et le public car beaucoup espéraient qu'il s'agirait d'un remake du mythique Akumajou Dracula X - Rondo Of Blood parut sur PC-Engine Super CD-Rom² en 1993. Il est vrai que Vampire's Kiss a l'odeur et le goût du remake : même histoire, mêmes protagonistes, même village en feu pour commencer... Comme il ressemble à Rondo Of Blood et qu'il lui est inférieur sur plusieurs points (nombre de niveaux, présentation, système de sauvegarde...), certains l'ont vite catalogué de remake bâclé. Pourtant il est graphiquement bien plus beau, et après un premier niveau assez semblable les suivants sont relativement différents...

Une séquence d'introduction qui plante bien le décors.  Un premier niveau très impressionnant !

Depuis la victoire de Simon Belmont contre le Comte Dracula, le peuple de Transylvanie vit une existence paisible. C'est alors qu'un prêtre possédé par le mal parvient grâce à un rite démoniaque à ressusciter le Prince des Ténèbres. Revenu d'entre les morts, celui-ci entend bien exercer sa vengeance sur le descendant de la famille Belmont qui l'a détruit : Richter Belmont. Avec sa légion infernale il met le village à feu et à sang, capture la petite amie de Richter, Annette, ainsi que sa soeur, Maria, et les emprisonne dans son château. Richter, rattrapé par le destin familial, n'a d'autre choix que de s'armer du fouet ancestral des chasseurs de vampires afin de sauver celles qu'il aime et de réexpédier Dracula en enfer une bonne fois pour toutes.

Dans Vampire's Kiss, Konami reprend avec efficacité le style originel de la série. Ici, point de labyrinthe à arpenter en quête de points d'expérience ou de reliques magiques rendant accessibles de nouvelles zones, mais 100 % d'action dans une ambiance fantastique. Donc, tout comme dans Super Castlevania IV on traverse les niveaux en sautant de plate-forme en plate-forme, en réduisant en poussière un bestiaire atroce (ex : gorgones, squelettes...) à l'aide de notre fouet ou d'armes secondaires (ex : dagues, haches...), et en affrontant un gros boss à chaque fin de niveau (ex : Cerbère, Minotaure...). Vampire's Kiss a été le dernier "Castlevania classique" avant que Konami n'oriente la série vers le "Metroïd-like".

Un moment-clé du jeu.  Une carte assez jolie.

La particularité du cheminement dans Vampire's Kiss est qu'il existe un itinéraire alternatif et plusieurs fins possibles. En effet, vers la fin du grand hall (niveau 3) si Richter tombe entre les piliers il passera par les cavernes (niveau 4 bis) puis la cour du château (niveau 5), et ne pourra plus sauver Maria et Annette.  Alors que si Richter franchit les piliers du grand hall, il pourra ramasser la clé permettant d'ouvrir la cellule de Maria dans les mines abandonnées (niveau 4). Si Richter conserve cette clé après avoir libéré Maria, il pourra ouvrir la porte qui mène à la citée engloutie (niveau 5 bis) où Annette est tenue prisonnière, sinon il ne pourra que rejoindre la cour du château. Que Richter passe par la cour du château ou par la citée engloutie, il arrivera à la tour de l'horloge (niveau 6) menant à l'ultime niveau : le donjon, théâtre de son affrontement final avec Dracula.

Sans trahir l'esprit de la série, l'ambiance de Vampire's Kiss est très différente de celle de Super Castlevania IV. Le graphisme est passé d'un style gothique assez lugubre à un style plus proche du dessin animé. Quant aux musiques, elles sont moins inquiétantes et plus dynamiques. La jouabilité a évolué aussi. Richter peut désormais sauter lorsqu'il est sur un escalier, sauter à reculons, et utiliser l'item-crash. L'item-crash est l'utilisation de l'arme secondaire à son maximum  en contrepartie d'une consommation importante de coeurs (ex : avec le boomerang, l'écran est balayé en tous sens par de nombreux boomerangs). En revanche les armes secondaires n'ont plus de bouton dédié ; et Richter ne peut plus fouetter dans toutes les directions, ni s'accrocher aux anneaux avec son fouet, et surtout il pâtit d'une certaine lourdeur.

Maria est tenue captive derrière cette lourde porte.  Pour sauver Annette...

Présentation : =>  l'introduction et les différentes fins sont à base de jolies images fixes. Quant à la carte du château, elle est assez esthétique.

Graphisme et design : => le graphisme est fin et lisse, dans un style très "dessiné". Le sprite de Richter est beau, et tous les niveaux sont de bonne qualité.

Animation :  => les sprites sont convenablement animés et les scrollings différentiels impeccablement gérés. Les décors sont souvent agrémentés d'animations (ex : mains qui s'agrippent aux barreaux, engrenages qui tournent...). Dans le village incendié, l'effet de distorsion en arrière-plan simulant la chaleur et animant les flammes est somptueux. Cependant, il est dommage qu'après un premier niveau si impressionnant la suite du jeu soit beaucoup plus convenue.

Musiques et bruitages :  => d'assez bons "remixes" d'airs classiques de la série rythment l'aventure. Les bruitages sont excellents (ex : hurlement du Cerbère, rire sardonique de Dracula...).

Durée de vie :  => seulement sept niveaux à traverser pour voir la fin de ce Castlevania... C'est un peu court, mais il existe deux niveaux alternatifs et plusieurs fins possibles que l'on ne peut voir qu'en recommençant le jeu et en empruntant un autre parcours. Globalement le niveau de difficulté est plutôt moyen/difficile, et certains passages peuvent s'avérer relativement frustrants. Heureusement, un système de mots de passe permet de reprendre la partie au début du niveau où on l'a laissée.

Jouabilité :  => il va falloir s'habituer à la lenteur de Richter, cause de quelques "Game Over" très énervants. En dehors de ce problème, plus évident dans la version européenne que dans ses homologues japonaise et américaine, les commandes sont simples et répondent correctement.

Intérêt :  => Vampire's Kiss est un Castlevania de bonne facture, mais il lui manque l'étincelle de génie pour être exceptionnel. On ne peut s'empêcher de penser que Konami aurait pu mieux mettre à profit les quatre années le séparant de Super Castlevania IV. Très classique sur le fond comme sur la forme, Vampire's Kiss manque de surprises. Néanmoins, si l'on considère Vampire's Kiss pour ce qu'il est, et non pour ce qu'il aurait pu être, alors il faut reconnaître qu'on est en face d'un bon jeu de plates-formes / action que tout amateur du genre, ou fan de la série, se doit d'essayer.

Utilisation de l'item-crash dans la tour de l'horloge.  Le Prince des Ténèbres attend Richter...

Pour en savoir plus : Castlevania étant une des séries de jeux vidéos les plus anciennes et les plus populaires, une quantité incroyable de sites lui est consacrée. Celui qui fait référence est :  http://castlevania.classicgaming.gamespy.com/dungeon.html. Ici, on trouve pratiquement toutes les informations que l'on veut sur tous les Castlevania, ainsi que divers contenus à télécharger (ex : animations, musiques, roms, skins pour Winamp, wallpapers...). Pour les "anglophobes" il y a : http://castlevania.free.fr. Là, tous les niveaux d'Akumajou Dracula X - Rondo Of Blood et de Castlevania - Vampire's Kiss y sont présentés via des captures d'écran. Idéal pour se faire rapidement sa propre idée sur le fait que Vampire's Kiss est, ou n'est pas, une simple tentative d'adaptation de Rondo Of Blood...