Test par Higgins (2002)

La boite de F-Zero, dans sa version américaine

Ah... La SNES... Avec elle on ne s'est jamais ennuyé... Et ce, dès sa sortie au Japon en 1990. En effet, d'emblée elle a pu bénéficier d'une poignée de jeux exceptionnels qui resteront inscrits à jamais dans la mémoire des joueurs : Actraiser, F-Zero, Final Fight, Super Mario World... PFFFFFF, c'était une période bénie des dieux ! Aujourd'hui je vais vous parler d'F-Zero, un jeu de course futuriste qui fût une véritable révolution et dont beaucoup de jeux relativement récents se sont inspirés avec plus ou moins de réussite (ex : la série WipeOut sur Playstation 1 et 2, ou Extreme-G sur N64). Développé par Nintendo, il reste incroyablement bon à jouer et n'est pas une vieillerie à réserver aux seuls collectionneurs contrairement à ce que son graphisme dépassé pourrait vous laisser croire.

L'écran titre.   Chaque véhicule a des caractéristiques bien différentes.

Le contexte : F-Zero est une course de véhicules ultra puissants se déroulant au 26ème siècle, et où tout le monde participe, y compris des extraterrestres. Les spectateurs en mal de sensations se délectent de ces grands prix interplanétaires aux circuits parsemés d'embûches, où la mort fait partie intégrante du spectacle. Malheureusement ce background n'est présent que dans le mode d'emploi... Comme il s'agissait d'un des 1ers jeux sur la SNES les programmeurs de Nintendo ont préféré se concentrer sur le jeu et rien que le jeu. Ici, pas de superflu ! Bah, de toutes façons F-Zero est un jeu de course...

Le principe de jeu : vous choisissez d'abord votre véhicule parmi les quatre disponibles (on dirait des aéroglisseurs). Ils sont réellement différents. Les caractéristiques prises en compte sont l'accélération, la vitesse de pointe, et le poids. Ensuite vous choisissez votre "league" (Knight, Queen, ou King) puis votre classe (Beginner, Standard, ou Expert). Le choix de la "league" (championnat) influe sur la difficulté du circuit, alors que la classe influe sur l'habileté et l'agressivité de vos concurrents. Chaque championnat comprend cinq circuits. Chaque course se déroule en cinq tours, et à chaque tour le nombre de qualifiés pour le tour suivant diminue (15 - 10 - 7 - 5 - 3). Après chaque tour le jeu vous octroie un "boost" que vous pourrez utiliser quand vous voudrez et éventuellement accumuler. Votre véhicule dispose d'une barre d'énergie (grande nouveauté pour l'époque) qui diminue à chaque choc. Si elle se vide complètement, vous explosez. Heureusement, il existe des aires de réparation. Vous en aurez bien besoin tant vos concurrents sont agressifs. D'autant plus que les circuits d'F-Zero ne sont pas des circuits ordinaires : ils sont surélevés et parsemés de tremplins, de bandes magnétiques, de mines, de flèches-turbo...

On se fait presque toujours "griller" au départ.   L'aire de réparation où l'on peut refaire le plein d'énergie.

Les jeux de courses sur consoles 16 bits ont dans l'ensemble plutôt mal vieilli... Alors, qu'est ce qui rend F-Zero si extraordinaire ? Le fun ! Les jeux ayant tout misé sur le simple plaisir de jouer plutôt que sur le réalisme résistent beaucoup mieux à l'épreuve du temps. En la matière, F-Zero n'a pas pris une ride. Si le jeu n'est plus très beau, il reste très rapide (c'est important pour un jeu de ce genre). L'ambiance futuriste est excellente (quelles musiques !). Vos rivaux directs sont très accrocheurs, et les retardataires sont continuellement présents pour tenter de vous ralentir (il y a toujours quelqu'un à doubler).  La difficulté est bien réglée (tout le monde trouvera le jeu à son niveau). Les circuits ont des tracés très variés et intéressants (dans un jeu de courses c'est primordial). On s'habitue assez vite à la maniabilité qui est absolument géniale : se diriger, accélérer, freiner, turbo, déplacer le poids du véhicule vers la gauche ou la droite (encore une grosse innovation).

En fait, F-Zero n'a qu'un gros défaut : on ne peut y jouer qu'en solitaire. Comme il s'agissait d'un de ses 1ers jeux sur SNES, Nintendo n'avait sans doute pas encore le savoir-faire nécessaire pour proposer un mode de jeu à deux joueurs restant fluide et rapide en toutes circonstances. Quel dommage ! Tant pis, cela ne l'empêche pas d'être l'un des jeux de courses les plus amusants avec Super Mario Kart (1992). D'ailleurs, les développeurs de Super Mario Kart ont repris beaucoup d'éléments d'F-Zero... Dans le fond ces deux jeux se ressemblent énormément, même s'ils diffèrent totalement dans la forme.

Superbe saut !   La 1ère place tant convoitée...

Présentation : => assez minimaliste, comme dans la plupart des jeux de sport de cette génération. Heureusement, les menus sont agréables.

Graphisme et design : => à l'époque F-Zero nous avait complètement bluffé : pour la 1ère fois on voyait un jeu en mode7 (une sorte de fausse 3D propre à la SNES). Mais par rapport aux jeux qui l'ont suivi, il a pris un gros "coup de vieux" sur ce point. Les décors sont vides. Cependant, le jeu a tout de même un certain look, loin d'être déplaisant.

Animation : => malgré le vide des décors, la sensation de vitesse est très bien rendue. F-Zero est toujours exemplaire dans ce domaine.

Musiques et bruitages : => de très bonnes musiques, dont certaines sont inoubliables. Les bruitages sont convenables, autant au niveau de la qualité que du volume.

Durée de vie : => gagner les trois championnats au niveau Expert est déjà un bon challenge, mais le jeu ne s'arrête pas là... Après vous accédez au niveau Master, et en triompher devient une véritable obsession ! Pour cela vous serez obligés de voler de records en records (autre grande idée fixe du joueur de F-Zero).

Jouabilité : => la maniabilité est excellente et très bien exploitée par des circuits intéressants. Etait il possible de faire mieux sans dénaturer le gameplay ?

Intérêt : => un des jeux historiques de la SNES. Super Mario Kart est considéré probablement à juste titre comme le meilleur jeu de courses sur SNES, mais il n'est pas extravagant de lui préférer F-Zero si on joue seul. Ce jeu a des arguments à faire valoir : une impression de vitesse supérieure, une bonne ambiance futuriste, un gameplay plus orienté vers la course pure (pas d'armes), et des circuits fort bien pensés.

Voilà où peuvent mener certains excès...   Ce n'est plus le moment de ralentir !

Note : les menus de la version européenne étant uniquement en anglais, il n'y a aucun intérêt à préférer cette version plutôt qu'une autre. Pour plus de vitesse et plus de plaisir préférez la version américaine ou japonaise (15 à 20 % plus rapide).