Test par ehouicemoi (2009)

On the ball est un puzzle-game édité et développé par Taito en 1992. Il s'agit en fait l'adaptation de Cameltry sorti sur borne d‘arcade en 1989, nom d‘ailleurs conservé par la cartouche japonaise. Les puzzle-games avec une bille à déplacer étaient un peu à la mode depuis quelques années déjà. Pour n’en citer qu’un, on peut songer à Marble Madness, sorti d’abord sur borne d’arcade puis sur Atari et Amiga, et enfin porté sur la concurrente directe de la super Nintendo en 1993. Les jeux avec une boule à déplacer sont donc légion à cette époque, surtout si l’on compte les casse-briques ou les jeux genre « flipper » (non, pas le dauphin ! Aucun rapport, il est fils unique…). Dans cette floppée de casse-tête à billes, On the ball est plutôt passé inaperçu, bien qu’il bénéficiait d’un concept assez original pour se distinguer des autres.

En effet, plutôt que de déplacer la bille, comme il se fait habituellement, c’est le décor et couloirs tout autour de la bille qu’il faut faire tourner afin d’amener la bille à destination. Pour l’occasion, vous n’aurez donc pas de petite histoire : amener la bille d’un point A à un point B est la seule histoire qui pourra contenter celui qui s’adonne à ce casse-tête.

Vous devez donc amener votre bille sur la ligne d’arrivée dans un temps donné, et cela avec un gameplay qui défie la simplicité même : la branche droite de la croix multidirectionnelle vous permettra de faire tourner le décor dans le sens des aiguilles d’une montre, et la branche gauche dans le sens inverse. Vous pouvez aussi faire tourner le décor avec les boutons Y et A, mais cela se révèlera moins pratique. Il y a la possibilité également de faire faire à la bille un petit sursaut en appuyant sur le bouton B, mais cela ne vous sera pas souvent utile. Mais votre parcours sera semé d’items et de cases qui pourront ou vous aider, ou vous ralentir.

 

Parmi ces aides et obstacles, vous avez la case basique couleur bois, qui se brise lorsque vous la percutez avec de l’élan. En la cassant, elle vous rapporte des points. Certaines de ces cases sont bonus (et valent le double des points habituels, ou vous remonte de 3 secondes le compte à rebours) et d’autres vous en retirent. Si ces cases sont continuellement parsemées sur votre parcours (vous permettant ainsi de faire du scoring), elles sont parfois placées de manière à bien vous ralentir  ; par exemple dans les endroits où vous avez peu d’élan,  ce qui vous oblige à faire demi-tour pour en reprendre, ou à faire des sursauts pour les casser. Vous avez également les ronds type flipper : vous rebondissez (sans pouvoir contrôler votre rebond) lorsque vous les percutez. Cela vous rapporte des points de les percuter, mais cela peut aussi ne plus vous rendre maître de votre trajectoire. Et enfin, l’obstacle le plus intéressant : le gros carré vert avec une croix rouge, qui enlève 2 secondes à votre décompte (vous laissant ainsi moins de temps pour terminer le parcours).

 Voilà donc les 3 principaux bonus/obstacles que vous rencontrerez principalement. Il y a aussi la case feu rouge (rouge elle vous bloque, vert vous passez à travers) et une sorte de fluide rouge qui fait osciller votre trajectoire qui font partie des bonnes petites idées du jeu, mais vous les trouverez moins souvent. Voilà à peu près tout ce que vous rencontrerez dans les 30 niveaux qui vous attendent : 6 en entraînement, 6 dans le parcours débutant, 8 dans le parcours difficile et 10 dans le parcours spécial (aussi difficile que le précédent).

Quelle impression, alors, une fois le jeu terminé ? Et bien vous avez l’impression que le temps passe vite. Mais malheureusement, ce n’est pas le temps qui est rapide mais bien le jeu qui est trop court. Les 4 grands parcours se terminent en une heure environ… Non, pas chacun ! Le jeu se termine bien en une heure : chaque niveau se termine en moins de 2 minutes et il n’y en a pas beaucoup que vous recommencerez lors de votre première partie, même dans le parcours « spécial » ou « confirmé ». En effet, presque tous les niveaux sont extrêmement faciles, et ceux dans lesquels vous échouerez ne vous résisteront pas lors de votre second essai. Comme il n’y a que 30 niveaux en tout, l’intégralité des parcours se terminent trop rapidement. On se demande alors ce qui est passé par la tête des développeurs lorsqu’ils ont eu l’idée de dotet le jeu d’un système de password… C’est absolument inutile. Tout cela est dommage, car avec un tel concept de jeu, il y avait de quoi faire des niveaux bien casse-tête. L’extrême facilité du jeu gâche un petit peu notre plaisir de joueur.

  

Néanmoins, si le jeu est facile et donc peu intéressant pour celui qui veut juste réussir son parcours, il peut avoir un intérêt pour les amoureux du scoring : des éléments du jeu indiquent clairement que ce jeu est fait pour eux. En effet, le jeu peut alors redoubler d’intérêt pour ceux qui veulent battre des records, car il leur est possible de faire du scoring sur 2 plans. Tout à bord, il y a bien évidemment le temps : il ne s’agira pas seulement de faire le parcours le plus vite possible (donc en se faisant pas trop ralentir), mais il faudra également réussir à récupérer les bonus de temps (sans en perdre, bien évidemment, en les récupérant) et éviter les cases qui vous en enlèvent pour pouvoir réellement être un recordman de On the ball. Mais vous pouvez aussi tenter de faire un maximum de points. Tenter de casser un maximum de cases, de taper le plus possible les ronds « flipper », et ramasser les sortes de petits cadenas (des petits rectangles jaunes troués parsemés sur votre chemin et rapportant pas mal de points), et ce tout en parvenant à terminer le parcours, peut être un défi supplémentaire. L’ultime défi étant, bien sûr, de faire un maximum de points dans un minimum de temps…

Cependant, tout cela ne sera réservé qu’à un cercle restreint : celui des geeks du scoring. En effet, le jeu manque tout de même de profondeur, et du charme vidéoludique qui pourrait pousser les autres joueurs à tenter de battre des records sur ce jeu. Cette génération vidéo ludique offrant tellement de jeux du même genre, celui-ci ne retiendra pas longtemps l’attention et l’affection de la plupart des joueurs qui se tourneront alors vers des puzzle-games plus profonds et aboutis. Cela est dommage car le jeu bénéficie d’un concept de jeu plutôt original qui aurait pu faire d'On The Ball un très bon jeu.

On peut noter aussi la présence d’un mode 2 joueurs dans lequel les joueurs font les niveaux chacun leur tour. Je ne suis pas très client du « chacun son tour » dans un jeu vidéo, mais la présence réelle d’un concurrent peut stimuler et inciter au scoring.

   

Présentation :  => Ben… il n’y en a pas vraiment. Pas d’histoire, pas de présentation. Un écran titre tout de même, et des images plutôt jolies à chaque grand parcours terminé.

Graphisme et design : => La réalisation est très moyenne et pixelisée, les fonds sont particulièrement sans intérêt graphique. En même temps, c’était en 1992, puis c’est un puzzle-game…

Animation :  => Le calcul des rebonds de la bille est irréprochable. Mais les mouvements de la bille sont les seules véritables animations du jeu, voilà pourquoi je ne met pas 6. Des animations intégrées aux décors et parcours auraient été les bienvenues.

Musiques et bruitages : => les mêmes musiques reviennent dans tous les niveaux : elles sont entraînantes et correspondent bien au style du jeu, mais peuvent très vite agacer. Quant aux bruitages, ils sont corrects mais trop classiques pour relever l’ambiance sonore du jeu.

Durée de vie : => J’ai hésité entre 2 et 3, mais le jeu se termine vraiment trop rapidement dès les premières parties. Et si ce type de jeu est propice aux scoring (qui donne, en temps normal, une durée de vie plus longue au jeu), le manque de profondeur du jeu peu freiner l’élan des scoreurs en herbe comme celui des scoreurs acharnés. Donc 2 !

Jouabilité : => Les contrôles sont simples, donc la maniabilité est fluide et impeccable.

Intérêt : => J’ai là encore hésité entre 2 et 3. Le 2 l’a emporté pour les mêmes raisons citées précédemment. Extrême facilité et manque de profondeur feront que peu de gens reviendront sur On The Ball après 2 ou 3 parties… Ce qui est dommage, car il y avait de quoi faire un très bon jeu.