Par Padovar, 2007.
Éditeur : KONAMI
Année : 1992
Genre : Action / Beat
Them All
Nombre de joueurs max : 2
simultanément
Tortues
Ninja. Un nom qui rappelle de nombreux souvenirs venus tout droit des années 80
ou du début des années 90. Cette licence était alors placée sur le piédestal de
la mode comme en témoignent les innombrables jouets et produits dérivés que
l’on trouvait à l’époque. C’est dans ce contexte que sont sortis trois épisodes
mettant en scène les célèbres reptiles sur la NES de Nintendo, puis ce
quatrième volet sur la fraîchement débarquée Super Nintendo. Si les jeux
estampillés « Tortues Ninja » sortis récemment sont loin d’être
glorieux, ce n’était pas le cas à l’époque et cette série était plutôt synonyme
de qualité. L’arrivée de Turtles in Time a confirmé cette tendance et placé la
barre très haut. Suivez-moi dans ce test, et je tenterai de vous faire
comprendre pourquoi malgré quelques défauts flagrants, ce jeu est aujourd’hui
encore considéré par beaucoup comme le meilleur Turtles existant et comme une référence
du Beat Them All sur 16 bits.
Les
ignobles Krang et Schredder ont à nouveau frappé, et ont décidé cette fois de
dérober la Statue de la Liberté devant les yeux ébahis de notre amie April
O’Neil. Il n’en faut pas moins à nos quatre reptiles mutants pour sortir les
armes et partir à leur poursuite. Vous l’aurez compris, le scénario n’est pas
le point le plus abouti du jeu, comme souvent à l’époque et surtout pour ce
genre de jeux. Mais qu’importe car il ne s’agit là que d’un prétexte pour parcourir
divers niveaux très variés et y casser du Foot Clan ! La trame du jeu est
basée sur le temps comme l’indique le titre, et a permis aux concepteurs de
proposer des niveaux d’une très grande variété. On commence dans la New-York
contemporaine, pour poursuivre dans le Technodrome, et de là être catapulté
dans les méandres du temps ! Si vous ne connaissez pas encore le jeu, je
vous laisse découvrir par vous-même les thèmes des différents niveaux qui vont
suivre, car la découverte de cette variété fait partie intégrante du plaisir
que l’on prend à jouer.
Et
du plaisir on en prend ! Et il n’a quasiment pas diminué voire pas du
tout, même 15 ans après sa sortie. Dès le départ, on est catapulté dans
l’ambiance « Turtles » du dessin animé d’époque, parfaitement
retranscrite par une introduction qui a de la gueule, des graphismes et un
design fidèles à cet univers si particulier, et une bande son excellente qui
colle parfaitement à l’action ! Car techniquement le jeu a très bien
vieilli. Bien qu’un peu pauvre visuellement, l’esthétique est parfaite, la
palette de couleurs très bien utilisée, et surtout l’animation nettement
au-dessus de la plupart des Beat Them All sur 16 bits : le jeu a la pêche,
il est nerveux, rapide et très fun. C’est en partie ce qui fait qu’il a si bien
vieilli, là où la plupart de ses concurrents paraissent aujourd’hui trop lents
et trop mous. Et pour notre plus grand plaisir, l’humour est bien présent,
parfaitement servi par la diversité des animations de nos tortues et des boss.
Mais
voilà, il y a un mais. On ne lui reprochera pas d’être très bourrin, puisque
c’est dans son cas une qualité importante (quel défouloir !). Non, on lui
reprochera simplement, malgré toutes ses qualités, une durée de vie assez
famélique. Il y a deux raisons à cela. La première est un nombre de niveaux
correct, mais que l’on traverse très rapidement. Normal me direz-vous, pour un
jeu d’arcade à l’origine ! Il est vrai que le genre n’est pas propice à un
nombre incalculable de niveaux sur lesquels on passe des heures. Soit. Mais là
où ça commence à peser lourd, c’est quand on se rend compte que le jeu est
d’une facilité incroyable, et que même le mode de difficulté maximale ne
devrait poser de problème à personne. Du coup, on le finit très (trop) rapidement.
Qu’importe.
Le plaisir que vous procurera cette cartouche est tellement intense et immédiat
que vous y reviendrez souvent. Turtles in Time est typiquement le genre de jeu
que l’on ressort dès que l’occasion se présente, et qui continue même au bout de
15 ans à vous inonder de son fun et de son punch indescriptibles.
Cowabunga !
Présentation : Simple,
mais diablement efficace, la scène d’introduction plonge immédiatement le joueur
dans l’ambiance Turtles. La transition entre les niveaux est également très
réussie, avec une petite scène de téléportation et un commentaire cocasse à
l’entrée du niveau.
Graphisme et design : Si
les graphismes ont vieilli, ils restent très propres et agréables à l’œil,
grâce à un design travaillé et très fidèle à l’univers du dessin animé.
Animation : Sans doute l’un des grands points
forts du jeu. Le nombre d’étapes d’animation a beau être faible, le jeu bouge
bien, de manière rapide, et avec une pêche incroyable. Un punch qui vous fera
presque ressentir l’impact de chaque coup porté !
Musiques et bruitages : L’autre
point fort du titre, qui œuvre parfaitement de paire avec l’animation pour
offrir une ambiance démente, sans faille.
Durée de vie : Le
seul défaut du jeu, que vous terminerez en une demi-heure assez facilement. Une
dizaine de niveaux qui se traversent malheureusement trop vite, et sans
difficulté. Mais le plaisir est tel que vous y reviendrez souvent.
Jouabilité : Rien
à redire, les tortues répondent au doigt et à l’œil, bien aidées en cela par la
vitesse et la nervosité de l’animation, et seule la maîtrise des
« chopes » demandera un très court apprentissage.
Intérêt : Les
plus rabat-joie lui reprocheront évidemment sa durée de vie, mais ce serait
vraiment bouder son plaisir, tant ce Turtles IV est un petit joyau du Beat Them
All. Fun, punchy, rapide et drôle, il saura séduire même les réfractaires à nos
quatre reptiles mutants. Ce jeu a marqué son époque d’une bien belle manière,
et s’est imposé comme une référence d’un genre aujourd’hui oublié.
Note : La cartouche de ce jeu se fait assez rare par les temps qui courent, mais reste tout de même trouvable avec un petit peu de patience pour un prix raisonnable. Comme tous les premiers jeux de la machine, il est très bien émulé, ce qui vous permettra de vous faire un avis avant d’acheter.